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Return to Equinoxes, Issue 11: Printemps/Été 2008
Article ©2008, Allison Fong

Allison Fong, Brown University


Pierre par pierre,
jusqu’à la dernière

Les va-et-vient que tu fais,
ces traces que tu as laissées,
basse marrée,
sur la boue de ma pensée
jusqu’à ce que
l’eau les ramasse et les éfface,
les emporte et les amène,
loin de moi,
ne subsistent pas le lendemain.
Et on commence à prendre conscience
d’une réalité dont
rien ne reste, dont
rien n’échappe
à l’éclatement de l’image,
à l’éffondrement d’une époque,
à l’écoulement d’un autre temps.

Génie civile,
force Créatrice,
naissance d’un édifice,
la construction de la ville,
le bâtiment de ton mythe
Un texte concret de pierre, de brique
une lecture des cygnes et de signalétique ;
ils ont écrit leur révolution sur un mur mal construit
derrière lequel s’abritent le rêve et l’énigmatique
jusqu’à la tombée de la nuit,
(ou au triomphe de l’ennui,)
quand ils s’en sortent et se lisent
à haute voix, hypnotique :
c’est le spectacle du Verbe qui sans clef
nous affranchit, nous égaie ;
c’est le destin d’un hasard bien calqué il y a des années
au moment où tu as tourné
vers le bleuâtre du soleil.